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Fiat lux
27 août 2007

matin merdique

Il est des matins que la création aurait pu nous épagner. Je sais bien que même le Destin doit vider ses tiroirs de temps en temps, mais quand même.
Bon, le chat m'a presque peté le nez en venant dire bonjour, mais on dira que c'était une fracture amicale.
Un de ces matins où ça ne va pas. Aucune idée du pourquoi ni d'où ça vient. "La rosée tombe avec un bruit écoeurant, ce matin." Envie de retourner te coucher, mais le lit n'est plus la bulle chaude et douce qu'il devrait être.
Tu réalises le problème quand tu atteins son apogée, vers les onze heures. Quand le café n'est pas bon. Pas la peine de changer de tasse, de le chauffer plus, ou même de le sucrer. C'est juste pas la peine de le boire, en fait. Acide. D'ailleurs, maintenant, t'as mal au bide. Ou à une connerie de viscère dans ce gout-là. Oh, pas beaucoup,non. Juste assez pour pas aller bien. Même quand tu respires : tu trouves que ça fait trop de bruit. Et puis, qui a piqué dans ta reserve d'oxygène ?!
Acharnement winampien. Si cette merde me repasse encore les Beatles, je me remet au métal.
Tu penses, tu repenses, sans jamais réussir à fixer. Ca aussi, ça commence à bien faire. Tu regardes ton plafond, que tu connais par coeur, et les seules pensées qui remontent sont celles que tu voudrais oubliées. Plus tu te bats, pire c'est.
Pleurer ne fait aucun bien. Sternum bloqué, et c'est tout.
Devant le film de ce que tu ne veux pas voir, tu t'écoutes : ta respiration étrangement sifflante, poul incontrolé, les muscles qui se contractent avec -ou sans- raisons.
Ca va être une putain de mauvaise journée.
Apparemment, t'as pas assez payé avec hier. Hier ... dimanche. Puisqu'on a commencé à citer les grands hommes ...
" Sam Ghônfl l'Indefiniment Prolongé songea qu'il aurait sans doute pu s'y faire, s'il n'y avait eu les dimanches après-midi... [...] C'étaient les dimanches après-midi qu'il avait commencé à ne plus encaisser, avec ce terrible désoeuvrement qui vous saisit sur le coup de quatorze heures cinquante cinq, quand vous savez que vous avez deja pris tous les bains que vous pouviez prendre ce jour-là, quand vous savez que vous aurez beau vous écorcher les yeux sur les articles du journal, quels qu'ils soient, vous n'arriverez jamais à les lire vraiment, ni à appliquer cette revolutionnaire nouvelle technique de taille des arbres qu'on y décrit, quand vous savez que, tandis que vous contemplez la pendule, les aiguilles s'avancent inexorablement vers le chiffre quatre, funeste présage de cette languissante heure du thé, triste tasse pour les âmes."
Tu connais ? Non ? Va mourir à la FNAC !
Toujours est-il que la merde, ça s'accumule pour te tomber dessus tout bien ensemble. Et que celle d'hier est revenue pour les saluts.
En plus, c'est la première journée où il fait vraiment beau. Minable. C'est comme si tu avais décidé que ça devait pas aller aujourd'hui. Tu te fais orageux, grognon, renfermé, enfin bref foutez-moi la paix, quoi. Mais bon, faut quand même qu'on te previenne que la population mondiale a adopté ce matin l'empathie moyenne d'une demi-brique comme norme commune. Et que quelqu'un a paumé la chaussette.

 

Et, evidemment, c'est un lundi.



Le héros d'aujourd'hui :





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