mephisto
Et si un démon venait se glisser dans ton infinie
solitude et te murmurait à l’oreille : ta vie, elle m’appartient. Et
souviens-toi: tu n’en as qu’une, tu n’en auras jamais qu’une. Quand tu auras
fini de graver le vinyle de ton existence, tu ne pourras plus que le réécouter
en boucle, revivre encore et encore tes chagrins, tes peines, tes erreurs, ton
minable semblant de reptation. Tout cela tu le revivras quelques milliers de
fois, écoutant le son de ta vie se dégrader un peu plus à chaque passage du diamant
sur sa peau jusqu’à se muer en espèce de bruit parasite, qui s’en ira rejoindre
le bruit blanc de l’Univers, là-bas, au-delà des grands Bang et Crush, les deux
seuls Dieux que ton espèce devrait idolâtrer mais qu’elle n’a même jamais
réussit à envisager tant son esprit fini s’effarouche dès qu’il quitte le
domaine de son microcosme.
Si ce démon venait te voir et te disait que tu allais
revivre à l’infini tout ceci, qu’est-ce que tu ferais ? Sur quoi
reviendrais-tu ?
Un bouton pour l’image et un pour le son.
Méfie-toi, tu y perdras ton âme, mon ami.
Mais tu t’en tapes.
Plus personne n’en a quoi que ce soit à carrer de tout
ça.
Mais avant de signer avec Méphistophélès, laisse-moi te
prévenir, mon frère : ce ne qu’un leurre, tu ne peux influer sur le passé
qu’en prévoyant l’avenir qui est en train de devenir ton présent. Le reste n’existe
pas, n’existe que parce que tu le veux bien.
Méfie-toi, tu y perdras ton âme, mon ami.