Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Fiat lux
24 février 2007

filtratus erratum

Debout.
3h30.
Aucune idée de quoi faire, mais besoin de dormir. C’est tout, juste fermer les yeux et avoir enfin le droit de partir. Pourquoi ça se refuse, pourquoi ça recule alors que je ne demande rien d’autre. Pour une fois, une fois seulement.

Tu t’es déjà tourné et retourné un bon millier de fois, tu as déjà fais et refais la liste de tout ce que tu as fais et aura à faire, tu a déjà créé des milliers d’univers plus attirants les uns que les autres (et surtout plus attirants que celui dans lequel tu erres) et il ne reste plus qu’une seule solution : arrêter de faire semblant. Alors tu te lèves, parce que c’est encore le moins con à faire.

Descente à la cuisine, shootage de chat (mais qu’est-ce qu’elle a, cette huitième marche ?), carrelage froid, lumière agressive, plus de lait (y’en a qui vont râler demain) et plus de bière. Plus grave. Plus de café.

Tu chopes le paquet, tu tombes le nez dedans et inspires profondément (trop bon !)

Le filtre, plier les bouts, mouiller le bordel, le remettre dans le bidule alors que ça colle (bah oui, puisque tu l’as mouillé, sont cons ces mecs). Rincer la cafetière. Encore. Gratter le fond qui avait pris. Remplir à huit alors que ca ne fera que trois mugs, mais sinon, après ça déborde. Remettre la cafetière et appuyer sur le bouton.

Ecoute la diode grésiller alors que tu es retombé dans le paquet de café (putain, mais qu’est-ce que ça sent bon !)

Et merde. Retirer la cafetière, verser l’eau dans le bidule, replacer la cafetière et relancer le bordel. Essuyer les lunettes parce que ça a fait de la vapeur : le bidule était chaud.

Ecoute le truc bloublouter.
Il n’y a rien d’autre dans tout l’Univers qui fait le même bruit que le café qui passe.

Repose ce putain de paquet de café !

Et puis, voilà, tu as ta tasse de café trop chaud dans ta cuisine trop froide un matin trop tôt. Tu rallumes l’ordi parce qu’il ya bien que lui qui est toujours prêt. Tu te dis : tiens, j’vais pleurer un peu sur mon sort et écrire combien la vie me hait. Alors tu poses ta tasse sur le bureau et tu te mets à écrire tes quinze dernières minutes. Tu cherches tes mots, tu retapes, tu corrige, tu retapes, tu sauvegardes ça bien précieusement dans un coin.

Et quand tu as fini tout ça, bah, tu te souviens de ton café, que tu as abandonné lâchement y’a vingt minutes.
Il est froid.
Il est quatre heures du matin.
J’ai un mug plein de café froid.
Et j’ai pas sommeil.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité